Cinéma...
Le Vieux Jardin GGGGGG
Répression - reconstruction
Corée du Sud, 1980. Hyun-woo, étudiant militant est arrêté par la
police et emprisonné pour en sortir 17 ans plus tard ! Difficile de
retrouver une vie normale après cela… il revoit des amis de sa jeunesse
et retourne sur les lieux de son passé, notamment dans la maison à la
campagne où il avait trouvé refuge auprès de Yoon-hee. Ils s’étaient
aimé intensément, mais il avait choisi de retourné à Séoul tout en
sachant qu’il se ferait arrêter.
Ce très beau film est mélo sur fond
de politique à la chronologie éclatée, car tout le film est construit
sur des allers et retours dans le temps, dans l’histoire.
Au premier
plan, il y a cette histoire d’amour au milieu de la tempête qui secoue
la Corée, et dont aucun des deux amants - au final - ne sera heureux.
Au
second plan, une chronique politique de passé coréen pas si lointain
que ça. Les changements opérés en Corée en vingt ans sont immenses et
cela ne facilite pas tâche de Hyun-woo pour trouver sa (nouvelle) place
dans ce (nouveau) pays.
Un film fort - mais peut-être un peu trop lent (par rapport aux deux précédents films d’Im Sang-soo : Une Femme Coréenne & The President’s last bang) - porté par deux acteurs sublimes : Yum Jung-ah et Jin-hee Ji.
A revoir.
(59ème, VO, Les Carmes, 19.V)
Zodiac GGGGGG
Chronique de San Francisco
1969, des meurtres non élucidés semblent se trouver un coupable en
la personne du « Zodiac », tel est le nom qu’il utilise pour signer les
lettres qu’il envoie aux journalistes du SF Chronicle.
Dès la
première lettre et son gribouillis (voir l’affiche), Robert Graysmith,
un jeune cartooniste va se passionner pour cette affaire, il va se
rapprocher de Paul Avery, journaliste d’investigation et enquêter avec
lui. Un duo de flic est, bien entendu, sur l’affaire. Ils vont tous,
plus ou moins, se relayer sur la piste du tueur en série, mais à la fin
le dessinateur - le plus obstiné (ou envoûté) - sera tout seul.
Le
film a un problème : c’est un thriller sans suspense. Il n’y a pas de
révélation finale sur laquelle pourrait reposer toute l’intrigue du
film, car même moi qui ne connaît pratiquement rien à cette affaire, je
sais que le « Zodiac » n’a jamais été arrêté. Alors comment passionner
le spectateur s’il n’y a pas de chute et que le héros (le cartooniste)
ne risque rien - c’est lui qui a écrit le roman sur lequel est basé le
scénario ?
Les solutions :
-Un réalisateur de premier plan à
l’esthétique très forte (obsessionnelle ?). David Fincher est tellement
doué qu’il a acquis un statut d’«Auteur» alors qu’il n’écrit pas ses
scénarii.
-Une reconstruction impeccable et un scénario à la limite
du documentaire - on a l’impression que tous les éléments de l’enquête
sont là et que rien ne nous échappe ! On suit l’enquête jour par jour,
voir heure par heure… de multiples panneaux sont là pour nous le
rappeler...
Visuellement, le film est formidable. La
réalisation de David Fincher est comme toujours magistrale (moi, j’aime
tous ses films d’Alien3 à Panic Room). Les acteurs sont formidables, pour moi ils sauvent le film.
(60ème, VO, Select, 21.V)